La soudure sur vélo, introduction et pertinence

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photo soudure
Les amateurs de bricolage sur vélo voudront certainement se mettre à souder pour aller plus loin, dans la customisation, la capacité de charge, l’adaptation, ou le plaisir de se faire démiurge en général, de voir la matière se transformer sous ses mains. Je tiens à partager mon modeste avis sur la question. Je ne soude pas depuis très longtemps, mais je le fais régulièrement, j’aime beaucoup, et me suis beaucoup renseigné sur la question par ailleurs. Ce sont là les seuls intérêts de ce témoignage, mais la proximité ma situation avec de complets néophytes peut avoir son intérêt, pour mieux percevoir des problèmes partagés, qui ne sont pas ceux des soudeurs professionnels, déjà équipés et expérimentés.

Un poste à souder coûte de l’argent. Il requiert un savoir faire, et tous les postes ne sont pas destinés aux mêmes usages.

  • La soudure à la baguette : c’est le moins cher, l’électrode enrobée, aussi appelé soudage MMA. Il requiert un certain savoir faire. Pour souder l’aluminium vous oubliez, Pour le cadre du vélo ou la fourche oubliez aussi. Trop imprécis, trop de risque de faire des trous, ou encore pire, de déformer le métal. C’est pas cher, mais assez fastidieux et nul tant en vitesse qu’en esthétique de cordons. Plus adapté aux grosses épaisseurs qu’à celle de tubes de cadres (d’épaisseur souvent inférieure au millimètre). On pourra l’utiliser pour réaliser des remorques, des porte-bages personnalisé, avant comme arrière, mais avec un système d’attache au vélo par vis, boulonnage ou collier de serrage par contre.
  • Le poste semi-automatique  (MIG/MAG) est plus onéreux, plusieurs centaines d’euros, + la bouteille de mélange Ar+CO2. Il permet des soudures plus fines que la baguette, avec une facilité d’usage fascinante et attractive pour le débutant fortuné. On peut souder l’acier, mais aussi l’alu. En théorie, car concrètement, les avis d’experts découragent. Les cordons sont sales, la chaleur difficile à contrôler entraîne des risques d’effondrement ou de trous, et d’éclaboussure, avec beaucoup de travail de nettoyage à la meuleuse ensuite. Sur des alu fins, les risque et galères sont encore plus forts. Il faut par ailleurs se payer une bouteille de gaz différente pour la soudure sur alu (argon pur)
  • Le TIG DC, la soudure à électrode en tungstène avec gaz inerte et courant continu est utilisable pour la soudure sur métaux ferreux, dont l’acier donc. Pour de beaux cordons, une soudure bien pénétrante et une finition propre, on devance largement la qualité du semi-automatique. C’est plus lent, mais pour la taille et l’enjeu des soudures en mécanique vélo, cela importe peu. Cela exige plus de dextérité et d’expérience que le semi-auto, puisqu’on doit ici coordonner le mouvement des deux mains : une, manipulant la torche, apporte la chaleur de l’arc électrique et l’argon, l’autre amène le métal d’apport. Le coût est proche de celui d’un poste semi-auto,. Le gaz reste de l’argon pour la soudure acier comme pour l’alu. Mias le TIG en courant alternatif ne permettra pas d’attauqer l’alu.
  • le TIG AC/DC est pour cela requis. C’est par contre plus cher.   Un commercial de Gys m’a fait un devis à 1500 euros pour le moins cher du catalogue, montant à 200A, contre 600 euros pour le Semi auto de 160 Ampères hors pris du gaz et manomètre dans les deux cas. Des postes se trouvent néanmoins pour moins cher en ligne, dont j’ignore la qualité. Un aguerri du TIG AC/DC me dit par ailleurs qu’il faut deux à trois ans pour maîtriser la soudure alu au TIG, ce qui n’est pas négligeable (j’ignore la régularité de sa pratique) Il me dit aussi que certains TIG AC/DC bon marché peuvent être de bonne qualité. Le TIG AC/DC a le mérite de fonctionner aussi comme TIG à courant continu, comme évoqué dans le paragraphe précédent. Un gros investissement en somme, dont on peut jouir au fur et à mesure que l’on apprend toutes les fonctionnalités et qu’on se perfectionne par la pratique.
  • Soudo-brasage, oxyacétilène et tutti quanti : Perso je n’y connais rien. Les passionnés et professionnels du cadre par contre le pratiquent : le cadre peut alors se construire en manchonnant les tubes dans des raccords (autour du pédalier, du tube de selle, du tube de direction et éventuellement en extrémité de haubans)
    A étudier et tester certainement.
  • Hors soudure point de salut ? Ça dépend de ce que l’on compte faire. Une remorque occasionnellement produite avec les moyens du bord, ne coûtera pas plus de 200 euros d’outillage (poste MMA 1er prix, masque, gants de cuir, baguettes) si on a déjà d’autres outils communs par ailleurs. Surtout, c’est répandu, on peut facilement trouver à qui emprunter cela plutôt que d’acheter. Le bricoleur passionné verra bien l’intérêt d’un semi-automatique pour autre chose que le vélo, en plus de celui-ci. Il pourra donc se décider à en acheter ou emprunter un. Les fourches sont en général en acier, les vieux cadres aussi, il y a déjà matière à travailler avec cela, sans compter les portes bagages, remorques et module de triporteurs assemblés au vélo par boulons, mais construits à la soudure.Il ne faut d’ailleurs pas négliger le potentiel d’assemblages mécaniques : les boulons, brides, tiges filetés et colliers de serrages bien placés et bien choisis font des assemblages solides, certes parfois plus lourd qu’une bonne soudure, mais avec le mérite de pouvoir s’enlever.
    Si l’on veut passer au TIG, il faut être déterminé, curieux d’apprendre et avoir de bonnes raisons de s’y mettre. Si c’est surtout pour souder sur des vélos, le TIG AC/DC vaudra pour les plus motivés désirant s’attaquer aux cadres récents, majoritairement en alu.

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